L’avocat dans le monde (ultra connecté) d’aujourd’hui

Avec l’essor des technologies de l’information et de la communication, nous pouvons en savoir toujours plus sur tout, échanger au-delà des distances et des fuseaux horaires.

Les avocats n’échappent pas à la digitalisation de leur profession. Beaucoup d’entre nous n’ont plus de dossier « papier » et s’entretiennent avec leurs clients en vidéo-conférence, phénomène encore accentué par la pandémie de Covid 19.  Ces nouveaux outils, nous font gagner un temps précieux pour trouver de l’information, communiquer et remplir notre mandat.

Toujours plus rapides, toujours plus rentables, certes, mais à quel prix ?

Cette connectivité de tous les instants, la masse des données et la vitesse à laquelle celles-ci circulent, souvent sans filtres, accroissent notre charge cognitive et génèrent un sentiment d’urgence suscitant réactivité plutôt qu’efficacité. Les réseaux sociaux dominent et démultiplient les échanges interpersonnels, dont l’immédiateté dénature souvent le sens du message. Dans une illusion d’appartenance, le lien social se dégrade, l’individualisme croît, les positions se polarisent et les frustrations s’accumulent.

Est-il possible de fonctionner à l’allure des machines ; d’appréhender toutes les informations qui nous assaillent sans que faiblissent notre attention et notre écoute ; d’assurer nos multiples tâches avec compétence en nous gardant du « burn-out » ?

Par ailleurs, nous sommes confrontés au développement des legaltech, qui tendent à modifier le rapport des justiciables avec le droit. La dématérialisation des services et l’accès aux informations juridiques sur internet rendent aujourd’hui possible pour tout un chacun l’obtention en ligne d’un contrat de bail, d’un brevet ou d’une consultation en matière de familiale.

Face aux avancées de l’intelligence artificielle, l’avocat conserve toutefois une qualité inaliénable : son humanité.

Nous sommes naturellement outillés pour apporter une dimension supplémentaire à nos clients. En décryptant le langage non-verbal (90% de la communication), nous pouvons identifier et reconnaître comme légitimes les besoins fondamentaux de tout autre humain.

L’empathie, l’écoute et la bienveillance dont nous faisons preuve à l’égard de nos clients ne pourront jamais être remplacées par la digitalisation du droit ou de la justice.

Ces compétences sont particulièrement mobilisées dans les dossiers d’aide aux personnes (droit pénal, droit familial, droit des étrangers, droit de la jeunesse, etc.), ainsi que dans la pratique des modes alternatifs de résolution des conflits, pour accompagner nos clients vers le mode le plus approprié à sa situation.

Si la maîtrise des coûts et du tempo constituent les avantages les plus souvent mis en avant, le meilleur atout des modes alternatifs réside sans doute dans leur variété : médiation, droit collaboratif, conciliation, négociation, arbitrage, tierce décision… Leurs spécificités permettent de rencontrer une multitude de demandes.

L’avocat, qui est le premier juge du dossier, est le mieux placé pour assister le client dans le choix du mode qui serait le plus adéquat pour rencontrer ses priorités et objectifs.