La légitime confiance et la prévisibilité des honoraires s’appliquent aussi entre avocats

La plupart des collaborations entre un cabinet et un avocat ou une avocate se fait actuellement sans contrat écrit.

Il peut sembler surréaliste que des avocats collaborent sans que les règles du jeu ne soient clairement établies en amont de la collaboration, mais dans la plupart des cas, l’accord des parties se limite à un taux horaire et à un volume de travail.

Cela ne constitue pas un cadre contractuel suffisant et cette situation, créatrice d’incertitudes pour les deux parties, ne peut perdurer.

Il ne s’agit évidemment pas d’imposer un contrat-type car les parties doivent pouvoir rester libres d’organiser la relation de travail qui leur convient le mieux, en fonction de la situation particulière de chaque cabinet. Le cadre de la collaboration entre avocats doit rester libre mais, par contre, il faut que ce cadre soit clairement défini.

Ainsi par exemple, ce n’est pas au moment où une collaboratrice apprend qu’elle est enceinte, que la question de savoir si elle sera payée ou non durant son congé de maternité doit être discutée. La question de la rémunération post-accouchement doit être abordée, au tout début de la collaboration, afin de lui permettre de prendre ses dispositions avant d’envisager de devenir parent.

A cet égard, les collaborateurs hommes aussi seront heureux de pouvoir aborder les questions liées à leur implication dans leur vie de famille et les conséquences sur leur place au sein du cabinet.  

De même, il serait utile qu’un collaborateur ou une collaboratrice qui tombe gravement malade puisse se focaliser sur sa guérison et prendre le temps nécessaire, sans crainte de perdre sa place au cabinet faute de n’avoir jamais abordé la question.

Pour collaborer en légitime confiance, il faut donc à tout le moins aborder le volume de travail, le mode de calcul et le moment du paiement des honoraires, la participation aux frais du cabinet, les vacances, le sort du contrat ou ses modalités d’exécution en cas de maladie ou de maternité et enfin, la durée du préavis en cas de rupture.

Evoluer dans un cadre contractuel clair permet aux avocats et aux avocates, qui collaborent au service d’autres confrères, d’évoluer sereinement en se concentrant sur leur vie professionnelle, sans l’angoisse liée à l’incertitude de leur statut.