Pour être utiles, les cours CAPA doivent être en avance sur leur temps et anticiper les besoins concrets de l’Avocat

L’université fait de nous des juristes mais pas des avocats.

Les 3 années de stage sont destinées à l’apprentissage de tout ce qui fait de nous des avocats et des professionnels du droit et de sa pratique.

On pense bien entendu aux procédures dont il nous faut maîtriser les règles, à la plaidoirie et à l’art de convaincre ou à la rédaction d’avis ou d’écrits de procédure clairs et structurés. Mais le métier d’avocat est bien plus riche et demandeur que cela. Il nous faut apprendre à gérer, voir jongler avec le temps, les délais, le stress, les clients, la facturation, la comptabilité, les confrères et les magistrats. Nous devons aussi acquérir des compétences « soft-skills » telles que la flexibilité cognitive, l’intelligence émotionnelle, la pensée critique, la négociation, la communication digitale ou encore le management.

C’est autour de l’acquisition de ces savoirs faire qu’il convient de construire le contenu pédagogique des cours CAPA. De telles formations seraient d’ailleurs également utiles aux avocats inscrits au tableau.

Pourtant le contenu des cours CAPA reste encore très juridique et souvent trop théorique et répétitif des cours universitaires. Ainsi par exemple, le contenu des cours sur les obligations fiscales, en matière de blanchiment et obligations sociales des avocats mériteraient d’être modernisés, pourquoi pas en collaboration avec le Carrefour des stagiaires, qui est le mieux placé pour connaître les informations dont les stagiaires ont besoin, pour développer et améliorer leur pratique du métier.

Les stagiaires ont souvent fait part du fait que si une piqûre de rappel est souvent nécessaire par rapport à certains cours universitaires, celle-ci doit se faire d’une manière pratico-pratique et sans redite des cours déjà suivis (et en principe validés) à l’Université. Ils sont demandeurs qu’on leur enseigne les us, coutumes, habitudes, pratiques à appliquer dans les procédures ou avec les confrères par exemple.

Car c’est cette pratique essentielle et cette approche des clients et des dossiers qui distinguent l’avocat de l’étudiant en droit ou du juriste et qui fait la valeur ajoutée que nous apportons aux dossiers qui nous sont confiés. Enfin, les qualités professionnelles d’un avocat ne le rendent pas nécessairement pédagogue. Les professeurs CAPA devraient suivre une formation afin de s’assurer de l’acquisition des qualités et des méthodes de pédagogie indispensables à une transmission plus efficace de l’enseignement. Il faut continuer à permettre aux stagiaires de donner un retour constructif sur les professeurs et les cours suivis, de sorte à en améliorer constamment le contenu et la qualité.