Les avocats ont une place centrale sur le marché du droit mais pour combien de temps encore ?

La profession d’avocat a considérablement évolué au cours des deux décennies écoulées.

La dichotomie traditionnelle entre le conseil et le contentieux est dépassée. L’avocat est désormais tout à la fois : expert, arbitre, médiateur, lobbyiste, formateur, syndic d’immeuble, curateur, administrateur, data protection officer, médiateur de dettes, etc.

En 20 ans, la profession est passée du tout judiciaire à l’appropriation de nombreux marchés en matière de conseil et d’accompagnement qui représentent aujourd’hui environ les deux tiers de son activité et de ses ressources ; et ce marché recèle encore des gisements inexploités.

De même, l’extension du champ de la régulation et, inévitablement, l’apparition de nouvelles autorités administratives indépendantes sollicitant des pouvoirs plus sophistiqués, ont redéfini le rapport du justiciable au droit. Désormais le même fait, le même comportement, peuvent être appréhendés par plusieurs autorités, ce qui étend le périmètre d’expression du talent de l’avocat. Ce qui en augmente aussi le devoir d’excellence.

La profession est confrontée aujourd’hui à la somme de tous les défis : morosité économique, paupérisation d’une partie importante du barreau, concurrence mondialisée, intelligence artificielle, besoin de compétences de plus en plus sophistiquées, transformation de certains savoir-faire en commodités.

De plus, le barreau est concurrencé à ses frontières par d’autres professions, mais également par de nouvelles offres, formulées par des entreprises souvent plus audacieuses, parfois moins scrupuleuses. Pour conserver une place centrale sur le marché du droit, les avocats doivent se montrer capable de s’approprier ces nouveaux marchés tout en restant fidèle à leurs valeurs essentielles que sont l’excellence, la déontologie et le secret professionnel.

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